Documentaire
Notice
Lieu de réalisation
FMSH
Sous-titrage
Français/fr (Affichés par défaut)
Anglais/en
Langue :
Français
Crédits
Charlotte Solnitzki (Interprétation artistique), Nissim Amzallag (Intervention)
Détenteur des droits
©FMSH2023
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
Citer cette ressource :
Nissim Amzallag. FMSH. (2023, 16 novembre). Les graines de l'au-delà. Domestiquer les plantes au Proche-Orient , in Livres en images. [Vidéo]. Canal-U. https://www.canal-u.tv/148003. (Consultée le 2 juin 2024)

Les graines de l'au-delà. Domestiquer les plantes au Proche-Orient

Réalisation : 16 novembre 2023 - Mise en ligne : 20 novembre 2023
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Descriptif

Pourquoi les hommes se mirent-ils à cultiver des végétaux qui poussaient en abondance autour d’eux ? Et comment l’idée d’une transformation de plantes sauvages en domestiques a-t-elle pu germer à l’esprit pour la première fois ?

Le présent ouvrage apporte une nouvelle réponse à ces vieilles questions. Il montre que la mise en culture des plantes au Proche-Orient ne répondit pas à des soucis de sécurité alimentaire. Elle reflète un désir de transférer les forces vitales des défunts vers les plantes germant sur les sépultures. Il y a plus de 12 000 ans, un pareil stimulus conduisit à la constitution de lignées de graines-ancêtres d’où surgirent progressivement les premières plantes domestiques. En parallèle, la relation entre l’univers mortuaire et les plantes en domestication amorça une révolution des mentalités dont les religions et mythologies du Proche-Orient, de l’Égypte et de la Grèce ont préservé la mémoire.

S’appuyant sur les découvertes de l’archéologie et de la biologie les plus récentes, cet ouvrage invite à découvrir un univers mental aussi subtil qu’éloigné des motivations purement pragmatiques, et fondateur des premières civilisations. Il dévoile au nom de quoi l’homme s’est positionné au centre d’un nouveau monde façonné par ses ancêtres, une place qu’il n’abandonnera plus jamais.

 

La TRANSCRIPTION est disponible dans l'onglet DOCUMENTATION

Intervention
Thème
Documentation

 

Au nom de quoi les hommes et femmes se sont-ils mis à cultiver les plantes et à les domestiquer? Au Proche Orient, cette question est plus obscure que jamais. On a invoqué la perspective d’une sécurité alimentaire, mais la domestication concerne aussi des plantes peu productives. On a invoqué une motivation religieuse, mais les divinités d’un genre nouveau apparaissent longtemps après les débuts du processus.

De récentes découvertes ravivent le débat. Au temps des premières mises en culture, l’art exprime un étroit parallèle entre hommes et graines. De plus, des pratiques funéraires étranges témoignent d’une intime relation entre les graines et les défunts. Il n’est pas question ici d’approvisionner les défunts en nourriture pour un voyage dans l’au-delà. Bien au contraire. Les rituels expriment l’idée d’un transfert de vitalité depuis les défunts vers les plantes croissant sur les sépultures. Une fois mises à part, ces graines chargées de vitalité seront semées sur de nouvelles tombes. Ce stock de graines-ancêtres est à l’origine des plantes domestiques.

Les mythologies de la domestication au Proche-Orient, en Égypte comme en Grèce ancienne, ont préservé la mémoire du processus, jusque dans ses détails. Elles dévoilent des conceptions d’une profondeur ignorée. La domestication n’est pas née d’une volonté d’appropriation de la nature. Elle accompagne l’émergence d’une nouvelle conscience au nom de laquelle l’homme, tel un dieu, vitalise le monde végétal par le don de sa vie. Or ce don est le même pour tous, hommes, femmes, enfants et vieillards, quels qu’ils soient. Ainsi prend forme la conscience d’une humanité unique, dépassant les limites du clan et de ses hiérarchies sociales. Prend également forme la conscience d’un passé lointain, perspective que le stock de graines-ancêtres matérialise. Enfin, l’homologie entre pain et chair, revendiquée par christianisme, apparaît comme une croyance vieille de plus de 10000 ans, et fondatrice d’un humanisme dont nous sommes héritiers.

 

 

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