Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Mrsh-Caen
Crédits
Maud Pouradier (Intervention)
Conditions d'utilisation
Droit commun de la propriété intellectuelle
DOI : 10.60527/qmev-t843
Citer cette ressource :
Maud Pouradier. La forge numérique. (2025, 19 novembre). Recherche-création et théories esthétiques , in Recherche VS création et inversement. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/qmev-t843. (Consultée le 27 novembre 2025)

Recherche-création et théories esthétiques

Réalisation : 19 novembre 2025 - Mise en ligne : 27 novembre 2025
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Descriptif

Cette intervention s’est déroulée dans le cadre du colloque codirigé par Valérie Vignaux et Tania Vladova : « Recherche vs Création et inversement », LASLAR, UR4256, Université de Caen, Esadhar et IMEC, 18-20 novembre 2025. 

Résumé : La communication étudie les possibilités institutionnelles et théoriques d’une thèse en recherche-création dite RADIAN, dirigée par un philosophe, comprenant une œuvre, un mémoire académique et un journal de bord. Tout d’abord, sont rappelées les deux objections classiques à l’idée d’une relation forte entre création artistique et philosophie. La première, d’inspiration kantienne, soutient que l’art véritable procède du génie et demeure fondamentalement a-théorique. La seconde, défendue notamment par Etienne Gilson, affirme que la rationalité artistique n’a aucune commune mesure avec la rationalité philosophique : la première s’exerce dans l’atelier, sur le particulier, tandis que la seconde porte sur les causes premières et le général. Ces objections s’accordent sur l’irréductibilité des points de vue philosophique et artistique. 

Puis, trois hypothèses d’unité possible des points de vue sont envisagées. La première, inspirée de Danto, identifie l’art contemporain à un art conceptuel de nature philosophique. La seconde, goodmanienne, dissout la frontière entre connaissance artistique et scientifique en les identifiant à des pratiques symboliques comparables. La troisième, phénoménologique, postule que l’art et la philosophie peuvent traiter un même problème (celui de l’apparition). Ces hypothèses comportent plusieurs risques : confusion des niveaux discursifs, projection philosophique sur des problèmes artistiques, illusion d’un argument théorique contenu dans l’œuvre, etc.

En dernier lieu, un cadre conciliant la dualité irréductible entre point de vue théorique et point de vue artistique est proposé. L’unité ne se situerait pas d’abord dans les objets, mais dans l’identité de l’auteur, dont la double pratique oriente la façon de poser des problèmes théoriques et artistiques. Le mémoire et le journal doivent entretenir une articulation possible — analogique, analytique ou pragmatique — sans effacer l’hétérogénéité des rationalités poursuivies, l’une visant le général, l’autre le particulier. L’ensemble dessine ainsi les conditions de possibilité d’une thèse en recherche-création codirigée par une philosophe, sans en faire une obligation institutionnelle.

Biographie : Maud Pouradier est normalienne, agrégée de philosophie, docteur en esthétique et HDR en philosophie. Elle est MCF de philosophie de l'art à l'université de Caen dans l'UR Identité et Subjectivité depuis 2012, membre junior de l'IUF depuis 2025. Elle a publié Esthétique du répertoire musical en 2013 et Parler en chantant : une philosophie de l'opéra en 2023. Ses recherches actuelles portent sur la notion d'immersion.

Intervention / Responsable scientifique

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