Conférence
Notice
Lieu de réalisation
Maison de la Recherche, Université Toulouse - Jean Jaurès
Langue :
Français
Crédits
Claire Sarazin (Réalisation), Université Toulouse - Jean Jaurès (Production), Le Vidéographe - Maison de l'image et du Numérique / UT2J (Publication), Christian Jeunesse (Intervention)
DOI : 10.60527/pvrc-ta62
Citer cette ressource :
Christian Jeunesse. UT2J. (2024, 23 avril). Violences sociales à Sumba (Indonésie). Quelle place pour les frontières ethno-linguistiques ? , in Le corps de mon ennemi : conflits armés dans les sociétés sans richesse. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/pvrc-ta62. (Consultée le 25 avril 2025)

Violences sociales à Sumba (Indonésie). Quelle place pour les frontières ethno-linguistiques ?

Réalisation : 23 avril 2024 - Mise en ligne : 4 juillet 2024
  • document 1 document 2 document 3
  • niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif

Les sources antérieures à la prise de possession de l’île de Sumba par les néerlandais, au début du 20e siècle, décrivent un ensemble morcelé formé d’environ 25 groupes ethniques qui se partagent un espace grand comme la Corse. Les formes que prennent les conflits dépendent étroitement du type d’organisation sociale. Les groupes égalitaires de l’ouest de l’île sont séparés par des no man’s lands qui constituent autant de frontières à la fois ethniques et linguistiques.  A l’intérieur, les clivages sociaux pertinents sont déterminés par la parenté (clan, lignage, alliance matrimoniale) et par la co-résidence (village). Les confrontations violentes sont liées au contrôle des femmes, au vol de bétail, à l’accès aux terres agricoles et à la transgression des normes religieuses.

La frontière ethno-linguistique détermine un renversement des règles. A l’exemple du vol de bétail, un acte vu à l’intérieur comme un délit est considéré comme une prouesse dès lors qu’il est perpétré aux dépens d’un autre groupe. Le territoire des groupes mitoyens est vu comme une zone de prédation où les jeunes guerriers entreprenants en quête de prestige se procurent du bétail, des têtes ou des esclaves. Les conflits résultant de ces exactions prennent une tournure guerrière dès qu’elles dépassent le niveau local. La conquête territoriale n’est jamais ni une motivation, ni une conséquence indirecte du conflit. La guerre change de nature dans les sociétés stratifiées (chefferries complexes) de l’est de l’île, où elle est un instrument de puissance, de consolidation du pouvoir interne et de conquête territoriale. Elle est menée par des chefs suprêmes (raja) à l’aide d’armées organisées composées partiellement d’esclaves et de mercenaires et peut déboucher sur l’annexion du territoire du groupe vaincu, et donc l’effacement d’une frontière que l’on peut qualifier ici de « politique ».

Intervention
Thème
Documentation

Hoskins J., 1996, « The heritage of headhunting. History, ideology and violence on Sumba, 1890-1990 », in  J. Hoskins, dir., Headhunting and the social imagination in Southeast Asia, Stanford, Stanford University Press, 216-248.

Dans la même collection

Avec les mêmes intervenants et intervenantes

Sur le même thème