- 00:01Introduction
- 02:08L'Histoire dans le roman de Bernanos
- 07:49Poulenc, les "Dialogues" et l'Histoire
- 10:58Révolution, terreur et vie spirituelle
- 16:58Le choeur comme représentation de la puissance collective
- 20:24Final des "Huguenots" de Meyerbeer vs final des "Dialogues"
- 26:37Deux mises en scène du final des "Dialogues" à l'opéra
- 39:36Conclusion

L’irruption de l’Histoire dans la maison de Dieu : prière et terreur dans "Dialogues des Carmélites" de Francis Poulenc / Hervé Lacombe
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Les chapitres
L’irruption de l’Histoire dans la maison de Dieu : prière et terreur dans "Dialogues des Carmélites" de Francis Poulenc / Hervé Lacombe
L’irruption de l’Histoire dans la maison de Dieu : prière et terreur dans Dialogues des Carmélites de Francis Poulenc / Hervé Lacombe, in "Appropriations historiques dans l'opéra aux XIXe et XXe siècles" [Autour des opéras "Lucia di Lammermoor" et "Le Prophète"], journée d'étude organisée par l'Institut de Recherche Pluridisciplinaire en Arts, Lettres et Langues (IRPALL) de l'Université Toulouse Jean Jaurès dans le cadre d'un partenariat avec le Théâtre du Capitole, sous la responsabilité scientifique et la coordination
de Michel Lehmann et Christine Calvet. Université Toulouse Jean Jaurès, Théâtre du Capitole, 4 mai 2017.
* Images et prise de son : Service audiovisuel de la Mairie de Toulouse.
Dans
l’immense vivier des sujets d’opéras, l’Histoire est une alternative au
mythologique et au légendaire. Sa représentation sur scène s’éloigne du
merveilleux, valorise la destinée humaine guidée par les valeurs
morales les plus nobles et favorise même une quête de réalité, un
fantasme bien trompeur pour une création artistique intrinsèquement
fondée sur l’illusion scénique.
La
mythologie gréco-romaine s’est penchée la première sur le berceau de
l’opéra. La chronique historique l’a ensuite nourri de son lait plus
humain, ouvrant dès ses origines l’empan des sujets favoris de ce
spectacle lyrique décrit comme favola in musica (fable en musique) dans le cadre du fameux Orfeo (1607) de Monteverdi et présenté comme dramma per musica (représentation en musique) pour Le Couronnement de Poppée (1643)
du même compositeur. Au fil des siècles, représenter l’Histoire à
l’opéra est -presque- toujours une affaire sérieuse. La démarche n’est
pas pour autant systématiquement idéologique. L’ambition d’un discours
politique n’étant pas implicitement au coeur d’un projet d’opéra, un tel
choix peut être simplement décoratif : ainsi Jules César, Alexandre le
Grand et Tamerlan sont interchangeables dans l’opéra baroque, car leur
intérêt réside plus dans la figure de l’homme de pouvoir que dans sa
propre biographie. Au XIXe siècle, pour un public européen, la sphère
historique de l’Antiquité est délaissée au profit d’un Moyen-Âge ou
d’une Renaissance plus proches et plus intimes, chronologiquement et
géographiquement. Cependant, il n’est pas certain que le plaisir
spectaculaire d’un exotisme historique ait été pour autant rejeté au
profit d’une leçon d’Histoire à la Michelet, où le passé historique est
une clé de lecture du présent de l’actualité. Comment interpréter en
digne spectateur d’opéra la représentation du Massacre de la Saint
Barthélémy par Scribe et Meyerbeer dans Les Huguenots (1836)
? S’agit-il d’un beau spectacle violent et sanglant pour éblouir les
sens ou d’un exutoire cathartique des horreurs de la Révolution
Française encore présentes dans les mémoires ? Dans Dialogues des Carmélites (1957) de Poulenc, cette même Révolution est-elle destinée à être représentée
scrupuleusement, alors qu’elle permet d’abord d’extérioriser les démons
intérieurs entravant le chemin d’âmes frêles et fragiles vers une
spiritualité pleine et entière ? L’opéra de Prokofiev, Guerre et Paix (1942), ne trahit-il pas une réelle difficulté propre au genre lyrique, lorsque
qu’il se divise en deux parties, la première englobant l’essentiel de
l’intrigue amoureuse entre Natacha, Andreï, Pierre et Anatole, la
seconde basculant dans un autre type de spectacle, celui des fresques et
tableaux historiques de la Campagne de Russie ? Faut-il accorder du
crédit à ces critiques récurrentes à l’égard de Mathis le peintre (1935)
de Paul Hindemith, qui rejettent la faute d’une absence de séduction
musicale sur le dos de la reconstitution trop idéologique de la Guerre
des paysans allemands de 1524, comme si l’Histoire avait trop d’atomes
incompatibles avec la dimension musicale de l’opéra ? Et pour couronner
le tout, sommes-nous encore dans la veine historique lorsque Moussorgski
accepte de remanier son Boris Godounov (1869) en y ajoutant une intrigue amoureuse, sous prétexte qu’un opéra ne pourrait s’en passer ?
À l’occasion des représentations de Lucia di Lammermoor de Donizetti et du Prophète de Meyerbeer, l’Institut IRPALL en partenariat avec le Théâtre du Capitole réunit des spécialistes en musicologie et en histoire. Les chercheurs
tentent d’éclairer la vaste question de la représentation de
l’Histoire dans le champ particulier de l’opéra.
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- Date de réalisation : 4 Mai 2017
- Durée du programme : 42 min
- Classification Dewey : Formes dramatiques de musique vocale, opéra
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- Catégorie : Conférences
- Niveau : Tous publics / hors niveau, niveau Licence (LMD), niveau Master (LMD)
- Disciplines : Musique
- Collections : Collection Recherche & Opéra
- ficheLom : Voir la fiche LOM
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- Auteur(s) : LACOMBE Hervé
- producteur : Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
- Réalisateur(s) : MICHAUD Nathalie
- Editeur : SCPAM / Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail
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- Langue : Français
- Mots-clés : opéra et histoire, histoire (dans l'opéra), Giacomo Meyerbeer (1791-1864), Dialogues des carmélites (opéra-1957), Francis Poulenc (1899-1963), Les Huguenots (opéra-1836)
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