Entretien
Chapitres
Notice
Langue :
Français
Crédits
Serge BLERALD (Réalisation), Direction de l'Image et de l'Audiovisuel de l'EHESS (Production), Luc Foisneau (Intervention), Pierre Crétois (Intervention)
Conditions d'utilisation
EHESS/2019
DOI : 10.60527/1sds-gw21
Citer cette ressource :
Luc Foisneau, Pierre Crétois. EHESS. (2019, 17 mai). De la propriété privée au commun : Entretien avec Pierre Crétois , in Séminaire de philosophie politique normative. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/1sds-gw21. (Consultée le 30 mai 2024)

De la propriété privée au commun : Entretien avec Pierre Crétois

Réalisation : 17 mai 2019 - Mise en ligne : 21 juin 2019
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Descriptif

Entretien conduit par Luc Foisneau

L’esprit propriétaire perd du terrain aujourd’hui comme le prouve le développement de l’économie des fonctionnalités ou l’économie du partage. Il semblerait que le sujet contemporain cherche moins à s’approprier les choses elles-mêmes que certains droits sur elles, droits qui permettent de jouir des expériences et des formes d’épanouissement dont elles sont vectrices. Cela met-il en crise l’ « individualisme possessif » qui affirme, comme essentielle au mode d’existence du sujet, sa souveraineté sur le monde matériel ? L’individualisme possessif dont Macpherson fixe la naissance au XVIIe siècle contient en son cœur l’idée que l’homme serait propriétaire de lui-même et des choses qu’il a produites et ne serait pas, pour cela, redevable à qui que ce soit. Contestant le point de vue de l’individualisme possessif, il s’agirait alors de renouer avec le geste de « renversement de l’individualisme possessif » (Balibar) posé respectivement par Hobbes et par Rousseau, en particulier, et prolongé par les solidaristes. Les solidaristes, penseurs de l’Etat social français à la fin du XIXe siècle, considèrent, en effet, que comme nous dépendons des ressources naturelles et de la coopération sociale pour être ce que nous sommes et avoir ce que nous avons, il y aurait donc une part sociale, voire une part naturelle, dans le phénomène de l’avoir. Les développements contemporains dans l’évolution des droits de propriété permettent d’aller plus loin à travers l’idée selon laquelle la propriété n’est pas un droit absolu et exclusif mais un faisceau de droits relatifs et partiels permettant d’organiser les relations sociales quant aux choses. De ce fait, les différentes formes d’appropriation peuvent de moins en moins être pensées comme des droits souverains de l’individu et des droits de se séparer des autres. On peut, au contraire, de plus en plus, les penser comme des modalités du commun.

Intervention

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