Notice
Le régime hydrique des sols par l’appréciation de la réserve utile et de son évolution au cours du cycle végétatif
- document 1 document 2 document 3
- niveau 1 niveau 2 niveau 3
Descriptif
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau"
La réserve utile correspond à la fraction d’eau stockée dans le sol qui est exploitable par la plante, c’est-à-dire la fraction accessible par les racines et absorbable par leur succion.
Cette variable est égale au volume d’eau emmagasiné par la tranche de sol explorée par les racines entre deux états hydriques caractéristiques : la capacité au champ (l’eau que peut retenir le sol après ressuyage) et le point de flétrissement permanent (au-delà duquel le végétal ne peut plus extraire l’eau). L’analyse du profil pédologique, complétée par des mesures en laboratoire, permettent de calculer la valeur maximale que peut atteindre la réserve utile, configuration que
nous pouvons considérer, sous nos climats, comme systématiquement atteinte au début du cycle végétatif.
La réserve utile évolue au cours du temps, sous l’action conjointe des précipitations et de l’évapotranspiration. Ces variations peuvent être estimées par la méthode du bilan hydrique, notamment développée par C. Riou. Au début du cycle, et tant que les précipitations peuvent répondre à la demande de l’évapotranspiration, la réserve utile reste saturée.
L’eau occupe les macropores et est facile à mobiliser par des succions faibles. La vidange progressive de la réserve utile débute avec l’apparition du déficit hydrique. Pendant cette période, les prélèvements d’eau vont se faire sur tout le profil enraciné, puis se limiter aux horizons situés plus en profondeur, en faisant intervenir des forces de succion croissantes.
Le déficit hydrique se poursuivant, la réserve utile finit par « s’épuiser » ; c’est à partir de cette date qu’une contrainte hydrique apparaît. Seules les couches enracinées le plus profondément pourront encore fournir de l’eau en mobilisant l’eau issue des remontées capillaires. La reconstitution de la réserve utile débutera avec le retour de précipitations supérieures à l’évapotranspiration.
Les résultats obtenus sur les sols graveleux des terrasses 3 et 4 du Médoc, distinguées par P. Becheler, montrent que les réserves utiles maximales évoluent entre 20 et 120 mm, ce qui induit un décalage dans les dates d’apparition de la contrainte. Ces écarts sont dus à la variabilité du sous-sol et à la présence d’horizons superficiels particuliers. Les principales variations du sous-sol sont liées à la charge en éléments grossiers et à la texture de la fraction fine. La charge en éléments grossiers est liée aux conditions de dépôt ; les variations de la texture s’expliquent par des processus d’altération très anciens, dans un contexte chaud et humide. Les horizons peu profonds, cimentés par les oxydes de fer (alios et cuirasses ferralitiques), en limitant la croissance racinaire, induisent des réserves hydriques faibles. La présence de paléoanmoor (horizons organiques fossiles ayant évolué dans des conditions d’engorgement en eau prolongées) et surtout d’argiles lacustres (dépôts tardifs, postérieurs à la mise en place des terrasses médocaines) entraînent une augmentation de la réserve utile.
La distinction de ces différents types de sols et de leurs réserves hydriques associées complexifie le travail de cartographie des sols à l’échelle d’une propriété, mais elle est nécessaire à la mise en place d’une sélection intraparcellaire fine des raisins.
>> Jean-Marie Viaud, Géopédologue, Consultant spécialisé dans l'étude des sols
Dans la même collection
-
L'embolie vasculaire et la résistance à la sécheresse de la vigne
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau"
-
Le vin, une histoire d'eau / Ouverture
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau" « L’eau n’est pas nécessaire à la vie, l’eau est la vie », Saint-Exupéry. À l’heure où le dérèglement climatique est au coeur des
-
L'importance de la qualité de l'eau en biodynamie
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau" La biodynamie, la plus ancienne des agricultures biologique, supprime bien sur les molécules de synthèse, les désherbants et les
-
Le vin, une histoire d'eau / Débat 1
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau"
-
Gestion autonome de l'eau d'un chai
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau" Valdemonjas est « jeune » : c’est un projet viti-vinicole de la famille Moyano-Agüera, né de l’expérience acquise lors de projets
-
Le changement climatique peut-il augmenter le risque de gelées tardives ?
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau"
-
Eau et développement de la baie
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau" La croissance de la baie se fait en deux étapes : une phase de croissance herbacée et, à partir de la véraison (i. e.
-
Stress hydrique et synthèse des polyphénols
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau" L’objectif de l’étude était de suivre le développement des baies en fonction du terroir, de l’état hydrique de la vigne et du
-
Rôle de l'eau dans les accidents climatiques
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau" L’aléa climatique est un événement susceptible de se produire avec une probabilité plus ou moins élevée et pouvant entraîner des
-
Et si l'humidité du chai influençait les échanges bois/vin durant l'élevage des vins en fûts ?
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau" Après les travaux ayant établi l’importance de la désorption de l’oxygène initialement contenu dans le bois vers le vin puis l
-
Le vin, une histoire d'eau / Introduction
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau"
-
Stratégies de réponse à la sécheresse chez la vigne
16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau" La production viticole est fortement exposée au changement climatique, avec notamment une augmentation des risques de sécheresse.