Conférence
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Langue :
Français
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Université de Bordeaux - Service Audiovisuel et Multimédia (Publication), Université de Bordeaux - Service Audiovisuel et Multimédia (Réalisation), Université de Bordeaux (Production)
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Creative Commons (BY NC)
DOI : 10.60527/0r82-6b38
Citer cette ressource :
Univ Bordeaux. (2018, 16 mars). Rôle de l'eau dans les accidents climatiques , in 16e matinée des Œnologues de Bordeaux. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/0r82-6b38. (Consultée le 16 juin 2024)

Rôle de l'eau dans les accidents climatiques

Réalisation : 16 mars 2018 - Mise en ligne : 23 avril 2018
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Descriptif

16e Matinée des Œnologues de Bordeaux / "Le vin, une histoire d'eau"

L’aléa climatique est un événement susceptible de se produire avec une probabilité plus ou moins élevée et pouvant entraîner des dommages sur les populations, les activités et les milieux. Il s’agit soit d’accidents climatiques (ou extrêmes climatiques), soit d’évolutions climatiques à plus ou moins long terme. Les accidents climatiques liés à l’eau sont par exemple : la sécheresse, la grêle, les gelées tardives, les inondations ou les mouvements de terrain. Au contraire, l’augmentation de la température moyenne, l’élévation du niveau de la mer, la diminution de l’enneigement, lechangement du régime de précipitations ou du cycle des gelées sont des évolutions pouvant être responsables des accidents climatiques.Les scénarios d’évolution du climat proposés en 2013 par le GIEC (Groupement  Intergouvernemental d’Experts sur le Changement Climatique) prévoient d’ici la fin du XXIe siècle une augmentation pouvant aller de 2 à 5 °C en moyenne selon les saisons et les régions, accompagnée d’un changement du régime des pluies (parfois différent selon les modèlesclimatiques) ainsi qu’une amplification des accidents climatiques. Ces évolutions vont notamment affecter les agroécosystèmes rendant nécessaire l’élaboration de stratégies d’adaptation à ces changements. Dans ce contexte, les espèces pérennes, dont la vigne, apparaissent particulièrement vulnérables, car leur gestion et adaptation doivent être anticipées longtemps à l’avance.Les deux dernières années 2016 et 2017, marquées par des accidents climatiques liés à l’eau, sont considérées comment étant une représentation moyenne de ce que pourrait être le climat en France à horizon 2030.L’augmentation de la quantité de vapeur d’eau dans l’atmosphère de 4 % depuis 1970 est une des causes de l’intensification des accidents climatiques.L’eau joue un rôle majeur dans les accidents climatiques, en particulier dans le plus fréquent d’entre eux en France : la sécheresse. Caractérisée par une absence ou une insuffisance de pluie pendant une certaine période, la sécheresse a une conséquence directe sur le rendement, la vigueur et le potentiel qualitatif du raisin. À l’inverse, la dernière décennie a connu un nombre record de précipitations extrêmes et dévastatrices Ainsi, les précipitations extrêmes (0,1% des épisodesde pluie quotidiens) ont augmenté d’un tiers au cours du siècle dernier en Europe et les pluies extrêmes hivernales ont été multipliées par huit depuis 150 ans.Les épisodes de gel tardif et les orages de grêle rythment malheureusement depuis quelques années les saisons viticoles entraînant des pertes de récolte importantes. La survenue du second est la conséquence d’un air très humide et de courants ascendants très puissants. Ceux-ci amènent en altitude l’air humide et chaud provenant des basses couches.Quand l’ascendance est très forte, des gouttelettes sont transportées au-dessus de l’isotherme 0 °C et s’agglomèrent autour de cristaux de glace puis congèlent, formant une couche de glace translucide autour de ces cristaux. Les grêlons grossissent ainsi par accumulations de plusieurs de ces couches de glace formant la grêle et finissent par tomber lorsqu’ils deviennenttrop lourds pour les courants ascendants.L’intensité des gelées de printemps est aussi fortement liée à la présence d’eau dans l’atmosphère. En effet la vapeur d’eau influence la baisse des températures pendant la nuit, sur le même principe que les nuages qui restituent au sol l’air chaud qui monte en altitude. La sensibilité de la végétation augmente également en présence d’un air humide notamment lors des gelées blanches qui se caractérisent par la formation d’une fine « pellicule » de cristaux de glace au sol.

>> Anastasia Rocque, Chargée d'étude en viticulture, Chambre d'Agriculture d'Indre-et-Loire

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