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Langue :
Français
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(c)CNRS, 2014
DOI : 10.60527/ncck-bw27
Citer cette ressource :
CNRS – Service audiovisuel d'ARDIS (UAR2259). (2014, 6 novembre). Serge Martin (Univerisité Sorbonne Nouvelle Paris 3, DILTEC) : « “Gestes du « vivre poème” dans l’œuvre de trois poètes de langue française nés dans les années 1930 : Henri Meschonnic, Bernard Vargaftig et James Sacré » , in L’inspiration au prisme des vies de poètes. [Vidéo]. Canal-U. https://doi.org/10.60527/ncck-bw27. (Consultée le 16 juin 2024)

Serge Martin (Univerisité Sorbonne Nouvelle Paris 3, DILTEC) : « “Gestes du « vivre poème” dans l’œuvre de trois poètes de langue française nés dans les années 1930 : Henri Meschonnic, Bernard Vargaftig et James Sacré »

Réalisation : 6 novembre 2014 - Mise en ligne : 11 mars 2015
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Descriptif

Enlisant les œuvres de Henri Meschonnic (1932-2009), James Sacré (né en 1939) etBernard Vargaftig (1934-2012), on peut être surpris par la place desbiographèmes dans la construction poétique au cœur même d’une périodeformaliste qui bannissait une telle perspective. Plus généralement, on peutmême observer comment dans ces trois œuvres et chaque fois de manière fortsingulière s’opère un retournement du formalisme désubjectivant en un« vivre poème » (Meschonnic, 2006). Ce qui ne va pas sans unereconsidération du « sujet du poème ». Aussi, j’aimerais observer, entrois temps à partir de chacune de ces œuvres, comment la création poétiquetrouve son « inspiration » en passant par une écriture du plus intimes’anonymisant dans un « je-tu » épique (Meschonnic), par uneréinvention du trauma enfantin s’inscrivant dans une geste érotique (Vargaftig)et par une correspondance des lieux de vie et de rencontre en instantanés d’enfance(Sacré). Quelques formules constitueront les sésames de ces œuvres :« L’enfant de dix ans que j’étais est toujours en moi » (Meschonnic,2008) où l’enfance juive mais également les enfants rencontrés en Algérie lorsdu service militaire continuent de vivre au plus près de l’écriture comme« resouvenir en avant » qui télescope le passé profond et le présentintense ; « Cette pierre verte ramassée un jour pas loin de Tioute auMaroc » (Sacré, 2013) où les correspondances des paysages et desexpériences paysannes s’échangent dans des relations au vif d’une écriture dela notation-poème  ; « Où que j’aille, Limoges continue à me tenir lamain » (Vargaftig, 2000) où le rythme de la comptine dans la prosodie dupoème en vers ou en proses réitère inlassablement la peur et l’espoir d’unenfant juif qui ne sait ce qui lui arrive pendant les années de traque.

 Ils’agirait en fin de compte de (re)penser quel sujet s’invente au cœur de lacréation poétique contemporaine et donc de la lecture à partir de ces troisexpériences : contrairement à ce que d’aucuns situent dans un lyrisme dumoi s’opposant à un objectivisme de la forme ou de la langue, s’y inventent desexpériences du partage où le plus personnel se transforme en intime extérieur,c’est-à-dire en réénonciations ouvertes aux passages de transsubjectivation.Telle formule de Meschonnic résumerait cette hypothèse qu’il nous faudra suivreau plus près des écritures de ces trois poètes : « Pour moi, un poèmeest ce qui transforme la vie par le langage et le langage par la vie. C’est monlieu, et je le partage » (Meschonnic, 2006).

Bibliographieindicative

HenriMeschonnic, Vivre poème, EditionsDumerchez, 2006.

HenriMeschonnic, Parole rencontre,L’Atelier du grand tétras, 2008.

JamesSacré, Viens, dit quelqu’un, AndréDimanche éditeur, 1996.

JamesSacré, Parler avec le poème, LaBaconnière, 2013.

BernardVargaftig, Un même silence, AndrtéDimanche éditeur, 2000.

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