Pas tout à fait un opéra : remarques sur le discours lyrique lacunaire de "Pelléas et Mélisande" / Michel Lehmann
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Descriptif
Pas tout à fait un opéra : remarques sur le discours lyrique lacunaire de "Pelléas et Mélisande" / Michel Lehmann, in "Les deux Pelléas : œuvres de rupture ou de liberté ?", journée d'étude organisée par l'Institut de Recherche Pluridisciplinaire en Arts, Lettres et Langues (IRPALL) de l'Université Toulouse-Jean Jaurès dans le cadre d'un partenariat avec le Théâtre du Capitole, sous la responsabilité scientifique et la coordination de Michel Lehmann et Christine Calvet. Université Toulouse-Jean Jaurès, Théâtre du Capitole, 11 février 2021.
Communication enregistrée en distanciel.
Illustration : Mary Garden dans "Pelléas et Mélisande" (1908), photographie de Rudolf Eickemeyer [Library of Congress].
La pièce de Maeterlinck, Pelléas et Mélisande, donnée le 17 mai 1893 au Théâtre des Bouffes-Parisiens, et l’opéra de Debussy, drame lyrique présenté pour la première fois devant le public de l’Opéra-Comique le 30 avril 1902, ont été des événements artistiques et mondains majeurs et ont de ce fait marqué l’Histoire de la scène française.
Les distanciations, les ruptures, les continuités et les compromis de ces œuvres symbolistes correspondent à un besoin d’émancipation et d’affirmation artistiques s’éloignant de l’héritage romantique. Debussy, répondant à un journaliste, justifiait l’absence de duo d’amour dans son opéra en raison du manque de naturel du chant polyphonique tenu de prendre en charge des confessions amoureuses intimes et personnelles. Le public de l’Opéra-Comique ne pouvait qu’être désarçonné par un tel choix.
Quels sont les rapports de ces deux Pelléas et Mélisande avec la tradition de la scène : liberté, rupture ? La postérité n’étant pas toujours en phase avec la valeur intrinsèque d’une œuvre d’art, les chercheurs réunis par l’Institut IRPALL dans le cadre de cette journée d’études mettent en lumière l’ambition esthétique de ces deux Pelléas, pour mieux mesurer la singularité de l’intention de chaque auteur et sortir des lieux communs d’œuvres prétendument révolutionnaires.
Thèmes
Notice
Documentation
Extraits musicaux
Références documentaires
Bibliographie sélective
BONNET, Antoine, FRANGNE, Pierre-Henry, Mallarmé et la musique, la musique et Mallarmé, Rennes, PUR, 2016.
BORIE, Monique, Le Théâtre de Maurice Maeterlinck, Lausanne, Ides et Calendes, 2018.
BRANGER, Jean-Christophe, DOUCHE, Sylvie, et HERLIN, Denis (dir.) « Pelléas et Mélisande ». Cent ans après : études et documents, Lyon, Symétrie, 2012.
DEBUSSY, Claude, Monsieur Croche et autres écrits, Gallimard, coll. « L’Imaginaire », 1987.
JANKELEVITCH, Vladimir, De la musique au silence, t.II : Debussy et le mystère de l’instant, Plon, 1974
LESURE François, Claude Debussy, Fayard, 2003.
SABY Pierre, Figures de la fragmentation dans
« Pelléas et Mélisande » de Claude Debussy, ⟨halshs-02004620⟩
Sources
DEBUSSY, Claude, Correspondance, 1884-1918, éd. par François LESURE et Denis HERLIN, Gallimard, 1980.
DEBUSSY, Claude, Pelléas et Mélisande, Paris, Fromont, 1904.
MAETERLINCK, Maurice, Pelléas et Mélisande, éd. par Arnaud RYKNER, Gallimard, 2020.
MALLARME, Stéphane, Divagations, in Œuvres complètes, La Pléiade, Gallimard, 1998, p.81 et sq.
Discographie
DEBUSSY, Claude, Pelléas et Mélisande, Orchestre Symphonique, Roger DESORMIÈRE, La voix de son maître, 1941 ; rééd. Pristine Classical, PACO063.
DEBUSSY, Claude, Pelléas et Mélisande, Camille MAURANE (Pelléas), Janine MICHEAU (Mélisande), Michel ROUX (Golaud), Orchestre des Concerts Lamoureux, Jean FOURNET (dir.), Philips, 1954.
DEBUSSY, Claude, Pelléas et Mélisande, Michel ROUX (Golaud), Orchestre National, Désiré-Emile INGHELBRECHT, Enregistrement public 13 mars 1962, Disques Montaigne, 1987.
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