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- Date de réalisation : 16 Novembre 2009
- Lieu de réalisation : Maison de l'Orient et de la Méditerranée Jean Pouilloux, Lyon
- Durée du programme : 91 min
- Classification Dewey : Archéologie et préhistoire
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- Catégorie : Séminaires
- Niveau : Tous publics / hors niveau, niveau Master (LMD), niveau Doctorat (LMD), Recherche
- Disciplines : Archéologie
- Collections : Séminaire Méthodes et terrains au Proche-Orient ancien, 2009 - Boire et manger dans l'Orient ancien
- ficheLom : Voir la fiche LOM
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- Auteur(s) : LOMBARD Pierre
- responsable : LOMBARD Pierre, VILA Emmanuelle, LE MIERE Marie
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- Langue : Français, FRA
- Mots-clés : alimentation, domestication, viniculture, Archéologie , viticulture, Proche-Orient , production, production du vin
- Conditions d’utilisation / Copyright : CC BY-NC-ND 3.0
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Le vin dans le Proche-Orient ancien
On s’accorde pour considérer que le vin, issu de la transformation naturelle, mais aussi guidée par l’homme, du jus de raisin, est l’une des boissons les plus anciennes de l’humanité, qui en a sans doute très tôt apprécié le goût agréable et les vertus euphorisantes. Le vin n’est que l’une des boissons alcoolisées consommées dans l’Antiquité et, notamment au Proche-Orient et en Méditerranée orientale: d’autres «vins» de fruits et la bière (produite à partir de la fermentation de diverses céréales) le cotoyaient et l’ont peut-être même précédé.
Les recherches concernant la viniculture et la viticulture s’attachent généralement à rechercher:
- les restes archéobotaniques(pépins...),
- les contenants spécifiques ayant servi au stockage, au transport ou à l'utilisation,
- les installations de vinification, au différents stades de la fabrication du vin: foulage, pressurage..., qu’il n’est pas toujours aisé de distinguer de celles destinées à la production d’huile (cf. séminaire de O. Aurenche du 9/11),
- éventuellement, les lieux spécifiques du stockage
Les études récentes démontrent clairement aujourd’hui que c’est au Proche-Orient que la vigne/raisin sauvage (Vitis vinifera, subsp. sylvestris) a été domestiquée pour la première fois, très probablement dans ses régions nord-orientales (Caucase, nord du Zagros). Cette variété, devenue Vitis vinifera, subsp. vinifera, est aujourd’hui à l’origine de 99% des vins produits dans le monde. La domestication, pour les phases les plus anciennes (Néolithique etChalcolithique) est généralement repérée à travers les pépins recueillis sur les sites, mais dont l’identification et la datation en stratigraphie posent encore quelques problèmes (cf. les témoins les plus anciens contestés de Chokh, au Dagestan, ou de Shulaveri, en Géorgie).
Des analyses physico-chimiques pratiquées sur d’anciens contenants livrent des pistes plus sérieuses: des vases iraniens de Hajji Firuz Tepe (vers 5400/5000 av. J.-C.) et du niveau V de Godin Tepe (3500-3100 av. J.-C.) ont livré des résidus contenant de l’acide tartrique (contenu dans la nature essentiellement dans le raisin), et de la résine de térébinthe (Pistacia atlantica) qui ne laissent pas de doute sur la présence de vin, de surcroît «résiné» à Hajji Firuz. Ce sont les témoignages assurés les plus anciens.
La trace du vin peut être de même suivie sur plusieurs autres sites mésopotamiens de l’Uruk Récent, mais aussi en Egypte où il apparaît dès l’époque pré-dynastique (tombe Uj du Roi Scorpion, à Abydos)
À partir de l’âge du Bronze, le vin est omniprésent en Méditerranée orientale (Levant, Crète, monde mycénien). Le cas de la Mésopotamie se distingue par un usage majeur de la bière de céréales au IIIe millénaire (cf. séminaire de C. Michel du 12/10), mais qui n’est pas exclusif. Aux phases les plus anciennes, l’usage du vin paraît réservé aux offrandes divines ou au roi défunt (tombes royales d’Ur, par ex.). Plus tard, les textes mentionnent plus fréquemment le vin, souvent qualifié de «bière de la Montagne», et de fait généralement importé des contrées montagneuses du Nord ou de la haute vallée du Tigre (même si on possède quelques attestations de petits vignobles cultivés en Babylonie). C’est un breuvage dont la convivialité se développe, ainsi qu’en témoigne les nombreuses scènes de «banquet» de l’iconographie mésopotamienne de l’âge du Bronze (cf. séminaire de B. Lion du 19/10). Au début du 2e millénaire, les palais des grandes cités mésopotamiennes (Ebla, Mari...) importent et stockent en masse le vin pour l’usage des cours royales. La tradition se poursuit à l’âge du Fer, notamment en Assyrie, où la consommation du vin est largement attestée dans les cours néo-assyriennes du début du 1er millénaire av. J.-C., comme l’atteste l’iconographie et plusieurs découvertes spécifiques.
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